Une plante qui vous veut du bien
A l’heure du confinement généralisé et par cette météo ensoleillée, nombreux sont ceux qui vont se tourner vers les premières activités au jardin, et notamment les tailles et entretiens. Dans ce contexte, un petit zoom sur une plante qu’il peut être utile de favoriser, au jardin comme en forêt !
Depuis des siècles, le lierre (Hedera Helix) fait partie de ces espèces considérées comme nuisible et ce, en forêt comme en zone urbaine.
Des études et observations montrent cependant que ces accusations sont à nuancer, tant les dangers que représentent le lierre sont limités.Concernant le lierre forestier, il a souvent été arraché au motif de parasiter son hôte. Or, le lierre n’est pas un parasite, mais un épiphyte, ce qui signifie qu’il n’utilise l’arbre que comme un support.
Une liane épiphyte
En effet, son ascension est possible grâce à de petites ventouses qui vont se coller à l’arbre et ainsi permettre au lierre de tenir plusieurs centaines d’années (si toutefois son support le permet !). Mais contrairement à la croyance, ces ventouses ne servent que d’ancrages et ne percent pas l’écorce pour se nourrir de son hôte comme le fait le gui.
Une protection solaire
Tout comme pour les bâtiments, le lierre joue ainsi le rôle d’isolant pour l’arbre, en atténuant les amplitudes thermiques qui peuvent être responsables de gélivures ou de coups de soleil.
Son feuillage persistant et sa floraison tardive (septembre/octobre) offre le gite et le couvert à une large palette d’espèces, qui plus est à une période où les ressources deviennent rares.
Sur l'arbre mais jamais tout l'arbre
La nature étant bien faite, un équilibre sera toujours conservé entre le lierre et l’arbre support. En effet, l’arbre ayant une densité de feuillage plus importante en bout de branches, le lierre ne bénéficiera pas d’assez de lumière pour coloniser l’intégralité de l’arbre, et l’apport en lumière sera bien réparti entre les 2 individus.
A enlever au cas par cas
Si toutefois on constate le dépérissement d’un arbre servant de support au lierre, l’origine du problème vient bien souvent d’ailleurs : champignons, ravageurs, maladies, vieillesse, autant de maux dont peuvent souffrir les arbres, et qui sont accentués aujourd’hui par le changement climatique. Le lierre peut dans ces conditions être alors un facteur aggravant.
Il peut donc parfois sembler judicieux de retirer le lierre. La coupe de la base des tiges de lierre est généralement la méthode employée, mais gare à l’écorce de l’arbre située en dessous, car une entaille un peu trop profonde dans celle-ci constitue une porte d’entrée idéale pour les maladies et champignons.
Par la suite, une fois la base sectionnée, il convient d’arracher le lierre rapidement. En effet, on serait tenté de croire qu’en laissant le lierre sécher, celui-ci s’arrachera bien plus facilement. En réalité, la coupe de la base de la tige engendre la création de centaines de petites racines qui chercheront des ressources pour réalimenter le lierre. Ce faisant, ce dernier va donc renforcer sa prise sur l’arbre (ou sur son mur) et sera d’autant plus difficile à retirer sans causer de dommage.
Dans un contexte difficile pour nos arbres comme pour la biodiversité, il convient de bien mesurer le pour et le contre avant de prendre une décision qui peut parfois être défavorable pour la santé de nos arbres, même lorsqu’elle part d’une bonne intention.
Biodiversité et gestion forestière
Un N° spécial consacré au lierre
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