Après une première visite en 2009 dans la vallée de la Doller, cinquante membres du Waldbesitzerverrein (association forestière) du Westallgäu sont revenus en Alsace les 27 et 28 septembre pour découvrir le Centre-Alsace. Ils ont été accueillis par Roland Rengert, président de l’Association Forestière de la vallée de Villé. Il a présenté les caractéristiques de la forêt privée alsacienne, les missions de son association et les actions de développement forestier menées par le service Forêt de la Chambre d’Agriculture et le CRPF.
La première visite a été réalisée à Scherwiller où le président honoraire de l’Association Forestière du Brischbach, Louis Conrath, a présenté les résultats intéressants de l’aménagement foncier, de la création d’une desserte, de la récolte d’arbres cassés ou déracinés par la tempête Lothar, puis des coupes sanitaires plus récentes de sapins dépérissant suite aux sècheresses successives. Maren Baumeister, ingénieur du CRPF Grand-Est, et Frédéric Böhm, directeur de Cosylval, ont expliqué les travaux de reboisement avec du Pin Laricio de Corse. Dans ce contexte, les discussions ont beaucoup porté sur les conséquences du changement climatique, le difficile choix des essences, la nécessité de les diversifier. La visite au Brischbach s’est terminée par l’observation d’un enclos-exclo témoignant d’un déséquilibre forêt-gibier. Nos hôtes bavarois ont été étonnés par les prix très élevés des locations de chasse qui génèrent selon eux une trop forte densité de gibier. Dans le Westallgäu, les chasseurs locaux payant des loyers modiques, veillent au respect d’un équilibre permettant une régénération naturelle.
Après un délicieux repas dans le restaurant du Sauloch à Triembach au Val, après lequel Frédéric Böhm a présenté la Coopérative des Sylviculteurs d’Alsace, la deuxième visite de la journée a été consacrée à la propriété de la famille de Saizieu au Hohwald sous la houlette de Frédéric Saemann de Cosylval. Cette forêt a subi dans le passé de forts dégâts d’écorçage par les cervidés. Les coupes d’éclaircie régulières ont eu pour objectif de récolter les bois dépréciés. Après une reprise en main de la chasse par les propriétaires, une régénération naturelle et diversifiée se développe dans les futaies mélangées d’épicéas, de hêtres et de sapins. Les discussions ont à nouveau été prioritairement consacrées aux incidences du changement climatique, mais aussi sur l’importance du maintien d’une économie forestière liée à la valorisation des bois, et sur une préparation nécessaire de la transmission du patrimoine forestier familial.
A cet effet, et aussi pour contrecarrer diverses mises en cause de la sylviculture et de la récolte de bois, les forestiers du Westallgäu ont lancé une ambitieuse et méritante initiation d’écoliers invités à effectuer des plantations puis des entretiens (plusieurs journées par an), de l’école primaire au lycée compris. Leur objectif est de multiplier ces initiatives avec le soutien financier d’industriels locaux.
Un bel exemple à suivre en Alsace ?
Pour terminer la journée, Daniel Wohlhuter qui avait préparé le programme d’excursion des deux journées avec le président et le directeur, a eu le plaisir de faire découvrir les impressionnants sapins de Douglas de la forêt de la Ville de Strasbourg, plantés en 1882 par un forestier allemand dénommé Rebmann.
Après une soirée animée dans l’hôtel des Vosges, la deuxième journée a été consacrée à la visite du Mont Saint-Odile (où ils ont prié à notre demande au retour de la Région Alsace) puis du Haut-Koenigsbourg.
Le Waldbesitzerverrein du Westallgäu (région sud-ouest du Land de Bavière en limite avec le Bade-Wurttemberg et le Voralberg d’Autriche) :
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